mardi 28 octobre 2008

COURANTS LITTERAIRES



LE REALISME










Au sens large du terme

Le réalisme peut être défini, comme étant le reflet de la réalité elle même, rendu par la volonté des mots et à partir d'une observation scrupuleuse des faits.


Naissance du courant

Le réalisme, en art et en littérature, est une tendance qui a fait son apparition autour de 1830. Mais le mouvement en tant que tel ne s'est créé véritablement que dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Le réalisme délaisse le courant romantique et s'oppose à la subjectivité pour se concentrer aux moeurs et valeurs de la vie quotidienne avec un étonnant désir de vérité.


Caractéristiques des oeuvres de ce courant

Le Réalisme puise ses thèmes dans l'observation du monde contemporain, social et historique : il s'intéresse aux choses, aux gens et aux situations qui n'étaient pas jusque là considérés comme artistiques.


Les auteurs, dans leurs textes, cherchent donc à rendre fidèlement les scènes de la vie courante et ont tendance à minimiser l'intrigue au profit de la psychologie des personnages.

Cette volonté des écrivains réalistes, d'imiter le réel et d'en rendre compte tel quel, implique non seulement l'observation mais une véritable documentation. Il faut aller voir sur place, comme le font Goncourt et Zola, accumuler des notes, s'informer auprès des spécialistes, comme le font Maupassant et Flaubert, dans la fréquentation des milieux médicaux.


Les principaux écrivains réalistes

- Stendhal, avec Le Rouge et le noir.


- Honoré de Balzac, dans un réalisme social avec Splendeurs et misères des courtisanes

- Gustave Flaubert, avec Madame Bovary, décrit la bougeoisie de province.
http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_761553633/Flaubert_Gustave.html

- Guy de Maupassant, avec Bel-Ami , Une Vie, est à la limite du naturalisme. http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_761572687_2/Maupassant_Guy_de.html

- Victor Hugo , Les Misérables.

- Champfleury, Le Réalisme. http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_761592128/Champfleury.html

- Les frères Edmond et Jules de Goncourt, Le Journal.
http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_761569268_2/Goncourt_frères.html

Sources
- pensees-ecrites.net

- webzinemaker.com

- fr.wikipédia.org




DIFFERENCES ENTRE REALISME ET NATURALISME

















Qu'est ce que le Naturalisme ?


Le naturalisme est un mouvement littéraire (vers 1860-1890) qui prolonge le réalisme et qui s’attache à peindre la réalité en s’appuyant sur un travail minutieux de documentation et en s’inspirant notamment de la méthode du physiologiste Claude Bernard.

Sous l’impulsion des frères Goncourt et d’Emile Zola, le naturalisme se développe en théorie littéraire.

Le roman devient donc, plus que le produit d’une expression artistique individuelle, il devient à la fois, le lieu d’une expérience scientifiques.


Extraits d'oeuvres naturalistes

Émile Zola (1840-1902), préface de Thérèse Raquin (1867)

[…] Dans Thérèse Raquin, j’ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est le livre entier. J’ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. […]

Préface de La Fortune des Rougon (1871)

Je veux expliquer comment une famille, un petit groupe d’êtres, se comporte dans une société, en s’épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus qui paraissent, au premier coup d’œil, profondément dissemblables, mais que l’analyse montre intimement liés les uns aux autres. L’hérédité a ses lois, comme la pesanteur.Je tâcherai de trouver et de suivre, en résolvant la double question des tempéraments et des milieux, le fil qui conduit mathématiquement d’un homme à un autre homme. […]
Zola, l’homme est déterminé par les « lois de l’hérédité » et par son milieu.

Zola, Le Roman expérimental (1880)

[…] Eh bien ! en revenant au roman, nous voyons également que le romancier est fait d’un observateur et d’un expérimentateur. L’observateur chez lui donne les faits tels qu’il les a observés, pose le point de départ, établit le terrain solide sur lequel vont marcher les personnages et se développer les phénomènes. Puis, l’expérimentateur paraît et institue l’expérience, je veux dire fait mouvoir les personnages dans une histoire particulière, pour y montrer que la succession des faits y sera telle que l’exige le déterminisme des phénomènes mis à l’étude. C’est presque toujours ici une expérience « pour voir » comme l’appelle Claude Bernard. Le romancier part à la recherche d’une vérité. […] (I)

Le romancier n’est pas seulement un observateur des mœurs, il est aussi un « expérimentateur » : c’est lui qui « fait mouvoir les personnages dans une histoire particulière ». Zola résume plus loin sa méthode et son but : « En somme, toute l’opération consiste à prendre les faits dans la nature, puis à étudier les mécanismes des faits, en agissant sur eux par les modifications des circonstances et des milieux, sans jamais s’écarter des lois de la nature. Au bout, il y a la connaissance de l’homme, la connaissance scientifique, dans son action individuelle et sociale. ». → la littérature devient un instrument d’analyse scientifique.
On peut rapprocher l’extrait ci-dessus avec celui-ci, tiré de l’Introduction à l’étude de la médecine expérimentale (1865) de Claude Bernard :

« Dans les sciences d’observation, l’homme observe et raisonne expérimentalement, mais il n’expérimente pas ; et dans ce sens on pourrait dire qu’une science d’observation est une science passive. Dans les sciences d’expérimentation, l’homme observe, mais de plus il agit sur la matière, en analyse les propriétés et provoque à son profit l’apparition de phénomènes, qui sans doute se passent toujours suivant les lois naturelles, mais dans des conditions que la nature n’avait souvent pas encore réalisées. » (I, 1)

Differences et points que l'on peut retenir

Le mouvement naturaliste est né de l'influence de la médecine et des sciences expérimentales, concernant entre autres la psychologie.

Le Naturalisme peut être comparé au Réalisme, mais le Naturalisme renforce ou développe certains caractères du Réalisme.
L'écrivain naturaliste vérifie expérimentalement dans ses romans le rôle des déterminismes sociaux et biologiques sur l'individu ou le groupe. Le Réalisme documentaire laisse donc sa place à l'expérimentation. Ainsi, le romancier invente une situation, il place le personnage chargé d'une lourde hérédité dans un milieu défini (ouvrier, mondain, etc.).

Il se propose ensuite d'observer la situation et d'expliquer le comportement de son personnage avec une objectivité scientifique.

Chaque roman (naturaliste) est donc une expérimentation nouvelle.

Le Naturalisme étudie l'hérédité et le milieu, le monde du travail, les paysages urbains et les tares physiques et psychiques. De plus, on note une place importante du monde ouvrier dans le Naturalisme, avec le thème du machinisme et la révolution industrielle.
Les différences entre le Réalisme et le Naturalisme résident donc dans le choix de leurs thèmes et des principes qui les composent.

jeudi 9 octobre 2008

Explication des intentions de l'auteur











Maupassant évoque les conseils que lui donnait son maître Gustave Flaubert. Ils permettent de comprendre et d’apprécier les exigences d’écriture que se fixait Maupassant.
« Quand vous passez, me disait-il, devant un épicier assis sur sa porte, devant un concierge qui fume sa pipe, devant une station de fiacres, montrez-moi cet épicier et ce concierge, leur pose, toute leur apparence physique contenant aussi, indiquée par l’adresse de l’image, toute leur nature morale, de façon à ce que je ne les confonde avec aucun autre épicier ou avec aucun autre concierge, et faites-moi voir, par un seul mot, en quoi un cheval de fiacre ne ressemble pas aux cinquante autres qui le suivent et le précèdent. »
J’ai développé ailleurs ses idées sur le style. Elles ont de grands rapports avec la théorie de l’observation que je viens d’exposer. Quelle que soit la chose qu’on veut dire, il n’y a qu’un mot pour l’exprimer, qu’un verbe pour l’animer et qu’un adjectif pour la qualifier. Il faut donc chercher, jusqu’à ce qu’on les ait découverts, ce mot, ce verbe et cet adjectif, et ne jamais se contenter de l’à-peu-près, ne jamais avoir recours à des supercheries, mêmes heureuses, à des clowneries de langage pour éviter la difficulté.

Guy de Maupassant, Préface de Pierre et Jean, 1887










QUESTIONS







INTENTIONS DE LA PREFACE


1/ Flaubert à obligé le jeune Maupassant à travailler avec rigueur et précision.
Quelle est selon Flaubert, la principale qualité de l'écrivain ?

Selon Flaubert la principale qualité d'un écrivain se mesure dans sa manière de décrire.


2/ L'écrivain travaille les mots comme le peintre travaille les formes et les couleurs. Quelle est l'objectif prioritaire d'un écrivain réaliste comme Maupassant ?

L'objectif de Maupassant est de se rapprocher le plus précisément possible de la réalité. Il s'oblige donc, a chaque fois à employer les bon mots, verbes et adjectifs.



LES INTENTIONS DU ROMAN


3/ Maupassant présente une galerie de personnages. Combien de voyageurs la dilligence contient-elle ? Identifier chacun d'eux.




La dilligence compte sept voyageurs. On distingue, "Monsieur le curé de Georgeville"(lg 8),"l'instituteur de Rollebosc-les-Grinets (lg 14), "Mait'Poiret" et sa femme (lg 17 à 20), "Mait'Rabot" et sa femme (lg 23 et lg 27 à 28), et "Mait'Caniveau" (lg 33).




4/ Quels types de renseignements Maupassant apporte-t-il au lecteur pour décrire chaque personnage?




Maupassant renseigne sur les aspects physiques, le caractère de chacun, leur situation, leur qualités et défauts.






COMMENTAIRE






5/En vous appuyant sur deux exemples de personnages créés par Maupassant, montrez que l'écrivain a mis en application les conseils de son maître, Gustave Flaubert. N'oubliez pas de présenter chaque extrait au début de votre réponse en indiquant les références, le type de texte et la thématique générale.



L'extrait de "Monsieur Parent", du roman paru en 1885, écrit par Guy de Maupassant, décrit plusieurs personnages de façon bien précise.

La "Préface de Pierre et Jean", paru en 1887, écrit aussi par Guy de Maupassant, permet de comprendre et d'apprécier les exigences qu'il se fixait.




Ainsi, dans l'extrait de "Monsieur Parent", Maupassant commence sa description dès le début. " Le cocher, Césaire Horlaville, un petit homme à gros ventre souple cependant,...en s'essuyant la bouche d'un revers de la main"( l. 1 à 7).

Par l'emploi des éléments comme, "petit homme, gros ventre , souple, face rougie, yeux devenus clignotants...", l'auteur nous permet d'imaginer très clairement ce personnage. De plus, il va encore plus loin dans sa description en nous donnant d'autres éléments qui explique a quoi sont dûs ses différents aspects physiques. Nous voyons bien dans ce passage que Maupassant a appliqué les conseils de son Maître Flaubert, car il nous a montré précisément l'apparence physique , la nature et la pose du cocher.




Toujours dans l'extrait de "Monsieur Parent", Maupassant poursuit son récit descriptif, en faisant le portrait du couple Poiret (l.17 à 22). Dans ce passage l'auteur s'emploie encore à montrer , les différents aspects physiques des personnages mais nous rend cependant sensible à ces derniers. En effet, Maupassant emploie ici, des mots assez fort pour les décrire (osseux, maigre, peau séchée, abstinence) allant jusqu'à la comparaison un peu exagérée (pareille à une bique fatiguée). Le vocabulaire qu'il utilise est bien spécifique. Ainsi, il emporte le lecteur dans ce monde imaginaire.





Si on se réfère à la "Préface de Pierre et Jean", évoquant les conseils de Gustave Flaubert, on peut constater que dans cet extrait de" Monsieur Parent", Maupassant applique correctement les consignes de son maître.

En effet, il montre habilement les personnages, leur apparence physique ainsi que leur nature morale par l'emploie de mots, de verbes et d'adjectifs précis.
















Analyse de la construction d'un texte






Texte à étudier :


- Montrez-nous ce planteur du Nord, dit la mère.

- C'est le type près d'Agosti, dans le coin. Il revient de Paris.

Ils l'avaient déjà vu à côté d'Agosti. Il était seul à sa table.


C'était un jeune homme qui paraissait avoir vingt-cinq ans, habillé d'un costume de tussor grège. Quand il but une gorgée de pernod ils virent à son doigt un magnifique diamant, que la mère se mit à regarder en silence, interdite.

- Merde, quelle bagnole, dit Joseph. Il ajouta : Pour le reste, c'est un singe.

Le diamant était énorme, le costume en tussor, très bien coupé.

Jamais Joseph n'avait porté de tussor. Le chapeau mou sortait d'un film : un chapeau qu'on se posait négligemment sur la tête avant de monter dans sa quarante chevaux et d'aller à Long-champ jouer la moitié de sa fortune parce qu'on a le cafard à cause d'une femme. C'était vrai, la figure n'était pas belle. Les épaules étaient étroites, les bras courts, il devait avoir une taille au-dessous de la moyenne. Les mains petites étaient soignées, plutôt maigres, assez belles. Et la présence du diamant leur conférait une valeur royale, un peu déliquescente. Il était seul, planteur, et jeune.


Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique, 1950, Ed. Gallimard.







Analyse (correction) :


L'extrait "d'Un Barrage contre le Pacifique", roman paru en 1950, écrit par Marguerite Duras, est le portrait d'un homme.

Précédé et annoncé par deux réplique d'un dialogue, ce portrait se divise en deux parties séparées par le commentaire d'un personnage.

La première partie décrit la tenue vestimentaire et la bague du planteur (costume de tussor grège et magnifique diamant).

La seconde partie reprend les même détails et les développe pour montrer qu'il s'agit de signes qui témoignent d'une cetaine richesse (costume très bien coupé, sa 40 chevaux, fortune). Cette seconde partie se poursuit avec le portrait physique rapide et incomplet (figure, épaules, bras, mains).